La formation de la perle de Tahiti

1 – La ressource

La perle de Tahiti est cultivée exclusivement dans les lagons polynésiens, dans l’huître à lèvres noires, autrement appelée Pinctada Margaritifera. Cette appellation désigne à la fois le trésor et la perle. Elle est excessivement fragile et ne vit que dans quelques lagons du Pacifique. Ce mollusque a la faculté de se reproduire facilement de façon régulière surtout aux intersaisons.

2 – La collecte des naissains

Lors de la période de ponte des huîtres, des collecteurs sont installés dans le lagon pour permettre aux gamètes mâles et femelles de se mélanger afin de donner naissance à des larves de nacres appelées naissains. Ces collecteurs sont des morceaux de plastique noirs accrochés à des cordes. Cela permet de capter les larves des nacres pour qu’elles s’accrochent et grandissent.

Une fois les naissains récoltés, l’opération de détroquage débute. Celle-ci consiste à retirer les larves (naissains) des collecteurs. Les naissains sont ensuite percés et suspendus par un fil en nylon à des cordes appelées chapelet qui supporteront 10 à 20 huitres. Ce fil permet de recréer le lien qui unissait le naissain à son collecteur.

3 – L’élevage

L’élevage des huitres Pinctada Margaritifera requiert une surveillance optimale aussi bien pour leur santé que pour leur protection contre les prédateurs naturels.

Pour favoriser leur croissance, un nettoyage régulier et minutieux est fondamental. Deux à quatre fois par an, les huitres sont sorties de l’eau pour être nettoyées soigneusement (nettoyeur haute pression). Ce travail consiste à enlever toutes les coquilles, mollusques et algues qui s’y collent et qui perturbent le bon développement de l’huître.

Ce n’est qu’au bout de trois ans que les huîtres pourront être greffées.

4 – La greffe

Pour obtenir une perle de culture de Tahiti, il est nécessaire de procéder à l’étape de la greffe. Celle-ci consiste à faire une petite incision dans la poche perlière pour y insérer un greffon et un nucléus.

• greffon : morceau de manteau prélevé sur une huître donneuse
• nucléus : bille issue d’un morceau de coquillage

Suite à l’opération, une période de 45 jours est nécessaire pour savoir s’il y a eu rejet du nucléus ou bien la mort de l’huître. Si au contraire, le nucléus et le greffon sont acceptés par l’huître porteuse, cette dernière va produire pendant 24 mois une couche de nacre pour se protéger. La nacre doit quant à elle, atteindre une épaisseur de 0,8 mm minimum pour pouvoir être commercialisée.

De temps en temps, lorsque l’huître rejette le nucléus, le Keshi se forme avec le petit morceau de greffon. Contrairement à la perle, le Keshi ne contient pas de noyau sphérique.

5 – La récolte

Après deux longues années, les perliculteurs sortent les huîtres porteuses de l’eau et font de nouveau appel aux greffeurs pour récolter les perles.

Une fois les huîtres nettoyées, le greffeur effectue une deuxième incision pour y sortir la perle ou le Keshi (perle sans noyau). Si l’huître mère est saine et que le greffeur juge la qualité des perles récoltées satisfaisante, l’huître est à nouveau greffée (surgreffe) avec un nucléus à taille identique.

Si la perle n’est pas satisfaisante, le processus est arrêté et la nacre sera utiliser dans l’artisanat ou dans la conception d’objet de décoration etc.

Une fois récoltées, les perles et les keshis sont rincés puis mis dans un tambour pour les nettoyer et les lustrer.